J’ai rêvé d’un Samain

J’ai rêvé d’un Samain où je vivais encore
C’était un cauchemar affreux.
Mais les morts ne sont pas peureux
Un trépassé craintif serait un oxymore.

C’est donc indifférent que j’ai laissé mon rêve.
J’ai appris la sérénité.
Dans ma vie j’avais tant lutté…
La vie est un combat dont la mort est la trêve.

Vivre est un lourd fardeau pourtant on l’abandonne
A grands regrets le plus souvent
Comme l’arbre abandonne au vent
Son feuillage d’été lorsqu’arrive l’automne.

J’avoue, j’ai regretté de quitter votre monde
Je reconnais, j’avais bien tort.
Comment regretter d’être mort
Puisque c’est sur la mort que toute vie se fonde.

Je ne regrette plus ni les gens ni les choses,
Ni la lune, ni le soleil
Ni la veille, ni le sommeil,
Ni la couleur du ciel ni la senteur des roses.

Je n’ai plus de regrets et je n’ai plus de crainte.
Ce soir je suis mort pour toujours.
Adieu les nuits adieu les jours.
Rien ne reste de moi, pas même une complainte.

Vivez en attendant que votre mort prochaine
Vous donne la sérénité.
Vivez le printemps et l’été.
Ne fêtez pas Samain, non, mais fêtez Beltaine.


Les autres textes sur Samain sont sur une page:
Samain et Beltaine